Des fois je rêve

Enfin non, tout le temps je rêve, tous les jours j'y pense. Y'a jamais rien qui m'a obsédé autant que ça.
Ce coup de foudre en dix jours va durer toute ma vie je crois.
Mais c'est dingue, dingue.
Parce que j'ai jamais craqué comme ça.
Et en ce moment je ne pense qu'à une chose, c'est y retourner. D'ailleurs depuis 2005 c'est la même rengaine, tous les jours sans exception j'y pense, et tous les jours je me dis que je rêverais, là, tout de suite, d'être là-bas.
Amoureuse que je suis. Du pays, de sa culture, du paysage, des odeurs, des gens, et de ses rires surtout.
Parce que l'une des premières choses que je me suis répétées en rentrant, en plus de "pleure pas Ocilia, pas maintenant, pas ici", c'est "Qu'est ce que les gens ont l'air tristes". Et c'est vrai, ça vous frappe, ça vous assaille, on était là, comme des cons, emmitouflés dans nos manteaux, de belles images encore plein la tête, à regarder les parisiens d'Orly passer devant nous, la mine lugubre - pleure pas Ocilia, pas ici, pas maintenant -. Et je suis quasiment persuadée que ça avait frappé mon père aussi, lui qui ne laisse habituellement rien transparaitre, il avait le même regard que mwa, il avait l'air aussi désemparé que mwa devant cette froideur parisienne que l'on redécouvrait, mais comme si on ne l'avait jamais vue, on ne s'en était jamais rendue compte jusque là.
Ce voyage, aussi fou que ça puisse paraitre pour la petite durée qu'il a eu, m'a bouleversé, m'a ouvert les yeux sur certaines choses, des choses que l'on sait tous, mais qu'on a bien trop tendance à oublier. Bien sur que j'ai encore trop tendance à les oublier, mais peut être moins quand même.
Bordel ce que c'était magique.Je crois que je remercierais jamais assez mon père pour m'avoir amené là-bas.
Y'a qu'une seule chose que je veux maintenant, c'est y retourner.
Ca parait dingue comme ça, mais chaque jour cette envie est plus forte, chaque jour ce "besoin" se fait de plus en plus important.
Pourtant avant ça j'en avait fait des voyages sur des îles paradisiaques, des îles ou on voyait même pas que les gens étaient pauvres, que la police surveillait leurs moindres faits et gestes que la vie était difficile en somme. Et mwa je craque sur un état communiste dirigé par un dictateur mégalo, un endroit ou l'on se rend bien compte que la vie n'est pas facile, que la propagande ça existe encore, que les américains sont vraiment des enflures - pour étouffer dans l'oeuf tout débat, je parle du gouvernement, enfin des cons qui soutiennent l'embargo quoi -, que la dictature c'est pas que dans les livres d'histoire, que le marché noir ça existe vraiment, et pas que dans les films hollywoodiens de trafiquants de cocaïne.
Parce que plus le temps avance, et plus je considère le "y tu, eres Cubana" comme un compliment -venant d'une cubaine, ça devait surement vouloir dire qu'elle voyait pas très bien et que mon espagnol était pas trop dégueulasse -, plus j'ai envie de me faire réveiller par le "la nina, es la hora del desayuno" de Mariam, plus j'ai envie de danser la salsa sur la plaza mayor de Trinidad ou dans la petite salle de Vinales.
J'ai l'impression que mes souvenirs s'effacent, et maintenant je me félicite d'avoir scrupuleusement tout noté sur mes petites fiches le soir en rentrant, ou d'avoir pris 400 photos, toutes plus belles les unes que les autres, mais encore bien trop peu pour refléter vraiment la beauté des choses là-bas.
Là, tout de suite, je donnerais n'importe quoi pour y être. Mais là, tout de suite, si j'étais vraiment à Cuba, je crois que je ne rentrerais pas...

Comments

[moman]

bien sur que tu y retourneras... aurais aimé être avec toi.....
tu sais, ce sont nos rêves qui nous font avancer.. qui nous font vivre...
et telle que je te connais, tu te donneras les moyensnecessaires pour que ce ne soit plus un rêve !!!
bisous, ma biche

[zaelle]

:)